Préface de "Méditerranée (Mare Nostrum) : Une mer assassinée - Le Crime Parfait (tome 1)"

29/07/2016 22:14

Parution du livre de Philippe Vergnes Méditerranée (Mare Nostrum) : Une mer assassinée - Le Crime Parfait (tome 1)

chez Bookelis.

 

Livre que j'ai eu l'honneur de préfacer.

 

La biodiversité de la Méditerranée occidentale vit aujourd'hui ses dernières heures dans un silence de cathédrale. Cette « apocalypse » annoncée à l'horizon 2030 par le rapport de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques enregistré à l'Assemblée nationale et au Sénat le 21 juin 2011 est d'ores et déjà un fait acquis pour certaines zones de cette mer antique, Mare Nostrum, berceau de notre civilisation.


Seuls un effort titanesque et une forte prise de conscience de la part de la société civile pourraient encore sauver ce qui peut l'être. La raison imposerait de mettre en œuvre un plan d'urgence pour susciter cet élan salvateur, car nos dirigeants s'illusionnent autour de la Directive cadre « Stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) et de son Plan d'action pour le milieu marin (PAMM) basés sur une évaluation initiale des eaux marines et un programme de surveillance qui éludent les principales observations attestant des plus importantes dégradations subies par cette mer.


Ce qui signifie très clairement que les objectifs visés par cette directive ne seront jamais atteints à l'horizon 2020 comme initialement prévu par ce texte... ni même en 2050, tant le déni qui imprègne cette évaluation est patent pour les acteurs de la filière pêche méditerranéenne. Est-ce pour cette raison qu'ils ont été écartés des travaux ouvrant la voie aux futures décisions qui seront prises à leurs dépens ?

Préface inédite d'Ariane Bilheran.

 

Extrait de ma préface à ce livre :
 

"Pour faire avaler l’inepte concept de « choc de civilisation », il faut tuer la Méditerranée. Symboliquement, et réellement. Les deux font la paire. La Méditerranée est ce symbole de cultures hétérogènes, cette pluralité de mers, de paysages, de civilisations « superposées » coexistant dans leur histoire et partageant pourtant ce même soleil, cette même mer bleue, ces mêmes eaux cristallines par endroit, cette même végétation ancestrale de la vigne et de l’olivier, cette même lumière singulière qui vient frapper ses reflets sur la pierre. L’olivier. Symbole de la paix. « Mer du milieu », par son étymologie, elle est la mer de l’équilibre, de la juste mesure, du point d’harmonie parfait. Ainsi est le milieu, prôné par toutes les philosophies antiques. Mare nostrum. Notre mer. Notre mère. Mère suprême, dans l’Ancien Testament.

 

La Méditerranée est un lieu où s’est posée, de façon tragique, la question de la différenciation entre l’homme et les dieux, du masculin et du féminin, de l’animal et de l’humain, celle de la mort et de l’immortalité, celle des « hautes œuvres » que l’on fait pour l’humanité, qui survivront des siècles et des siècles après soi."

(Ariane Bilheran)

 

Quelques liens

Extrait de ma préface à ce livre :
 
"Pour faire avaler l’inepte concept de « choc de civilisation », il faut tuer la Méditerranée. Symboliquement, et réellement. Les deux font la paire. La Méditerranée est ce symbole de cultures hétérogènes, cette pluralité de mers, de paysages, de civilisations « superposées » coexistant dans leur histoire et partageant pourtant ce même soleil, cette même mer bleue, ces mêmes eaux cristallines par endroit, cette même végétation ancestrale de la vigne et de l’olivier, cette même lumière singulière qui vient frapper ses reflets sur la pierre. L’olivier. Symbole de la paix. « Mer du milieu », par son étymologie, elle est la mer de l’équilibre, de la juste mesure, du point d’harmonie parfait. Ainsi est le milieu, prôné par toutes les philosophies antiques. Mare nostrum. Notre mer. Notre mère. Mère suprême, dans l’Ancien Testament.
 
La Méditerranée est un lieu où s’est posée, de façon tragique, la question de la différenciation entre l’homme et les dieux, du masculin et du féminin, de l’animal et de l’humain, celle de la mort et de l’immortalité, celle des « hautes œuvres » que l’on fait pour l’humanité, qui survivront des siècles et des siècles après soi."
(Ariane Bilheran, Préface au livre de Philippe Vergnes, "Méditerranée (Mare Nostrum) - Une mer assassinée : Le Crime parfait (tome 1), chez Bookelis).